La lueur qu'avait put apercevoir Olek correspondait à celle du phare. Plus il avançait et plus il pouvait apercevoir cette lumière grandissante et chaleureuse, un guide rassurant pour quiconque était perdu. Le phare était imposant, de taille relativement haute mais progressivement usé par le temps. Il n'y avait personne à l'extérieur du bâtiment, peut être à l'intérieur? Ce n'est qu'à une centaine de mètres qu'une ombre emergea de la base du bâtiment. Armée de sa propre petite lueur, elle s'en allait en sa direction sans pour autant le distinguer à prime abord.La lueur s'éloignait tranquillement se rapprochant toujours de lui jusqu'à ce qu'elle en révèle partiellement la porteuse. 

Un châle noué autour des épaules, la robe plaquée contre ses jambes en réponse à ses efforts contre le vent montant, la demoiselle s'arrêta. Levant sa lumière à hauteur de ses yeux elle sembla chercher à distinguer l'inconnu qui traînait ainsi sur la plage.Quelques secondes passèrent sans qu'elle ne dise rien, puis lentement elle reprit son ascension jusqu'à le rejoindre et alors qu'elle l'atteignait enfin, comme en réponse à la méfiance qui caractérisait son regard le phare s'éteint.Plissant légèrement les yeux, elle demanda doucement:
"Que faites-vous ici?"
Sans perdre une seconde, elle le détailla de pied en cape pour juger de son état extérieur. Olek semblait sec, mais ses vêtements frippés témoignait de son récent séjour dans l'eau. remontant son regard sur son visage, elle remarqua la couleur étrange de ses yeux et cheveux. S'interrogeant sérieusement sur son identité, elle préféra garder le silence et le laisser se présenter de lui-même pour juger de son statut.

Dross Delnor... Ce lieu ne disait absolument rien à la demoiselle. Arquant un sourcil, elle ramena d'un geste distrait le châle qui tendait à glisser de son épaule puis répondit :
« Je vois... vous êtes un naufragé. Vous avez bien fait de rester sur la plage... les prédateurs sont plus nombreux dans la palmeraie. »
Regardant aux alentours, elle reprit tout en lui offrant un premier sourire plus détendue :
« Je m'appelle Fanellia. Vous vous trouvé actuellement sur l'île d'Islaberu. »


Puis l'invitant d'un geste à la suivre elle reprit la marche :
« Il n'est pas très bon de rester statique... » s'expliqua-t-elle.
Plus loin en échos un bruissement de feuilles lourds résonna puis s'en suivit le long cri d'une bête agonisante et enfin plus rien. La jeune femme ne fit aucune remarque ayant manifestement l'habitude de ce genre d’événement.



« Il y a un village un peu plus loin... je vai vous y conduire... Harry vous fera sûrement une chambre à crédit, c'est le meilleur aubergiste qui soit. Ensuite, vous n'aurez cas aller voir la mairesse, elle vous expliquera bien comment les choses fonctionnent ici... » Elle jeta un coup d'oeil de côté pour s'assurer de son attention, ne voulant pas trop en révéler d'un coup. En pleine nuit s'il venait à paniquer à l'annonce de son funeste destin, il risquait de raccourcir de manière considérable leur espérance de vie...

Il se trouvait donc sur l'île d'Islaberu. Même au plus profond de sa mémoire, Olek n'avait jamais entendu parlé de cette île. Mais pour l'heure, il était heureux, deux réponses lui avaient été apportées, le nom du lieu où il avait atterri, ainsi que celui de la demoiselle, Fanellia.

Après avoir réussi à glaner ces informations, Olek reprit la route en compagnie de Fanellia, quand soudain, un long cri retenti. Ce cri ne pouvait signifier qu'une chose, la mort était proche.
Olek n'était pas effrayé, ayant vécu à proximité d'une forêt, il était habitué aux conséquences d'une proie trop lente ou blessée. Apparemment, ce genre d'évènement était courant sur l'île, car bien que Olek soit équipé de ses armes, ce n'était pas le cas de Fanellia, qui elle même n'avait pas sursauté au son de ce cri d'agonie.     

« Il y a un village un peu plus loin... je vais vous y conduire... Harry vous fera sûrement une chambre à crédit, c'est le meilleur aubergiste qui soit. Ensuite, vous n'aurez cas aller voir la mairesse, elle vous expliquera bien comment les choses fonctionnent ici... »

"Un village ? Finalement, je ne suis pas si mal tombé ! Ah... une chambre, un bon lit douillet ! Je pense avoir eu plus que de la chance de vous rencontrer Fanellia, je vous serai éternellement reconnaissant". Encore tout excité par l'annonce de Fanellia, Olek ne remarqua pas le regard en coin que celle-ci lui lança, un regard qui annonçait bien des surprises, et qui allait changer la vie d'Olek...   

Dans un sourire un coin, la jeune femme ne put s'empêcher d'avoir quelques pensées cyniques en tête à l'écoute de la réponse du jeune homme. N'en disant rien, elle se contenta de remarquer :
« Ne parlez pas trop vite, les gens sont rarement éternellement reconnaissant. » Elle avait parlé d'un ton léger, calme... comme s'il s'agissait d'une simple remarque comme tant d'autres.
Tout en remontant le long de la plage, elle se prit à poursuivre la conversation... Après tout, elle aussi devait bien récupérer quelques précisions sur le jeune homme qui la suivait désormais ! Elle pouvait se trouver avec un fou ou encore un psychopathe... Bien que pas vraiment inquiétée quand à une éventuelle attaque, elle préférait néanmoins éviter tout genre de conflit.


« D'où Venez vous M. Olek ? Il est rare de croiser des étrangers vêtus de la sorte... Bien qu'en vérité la diversité des gens qui s'échouent ici reste relativement élevée, vous portez des matières peu courantes. » Le détaillant sans gêne, elle s'arrêta quelques secondes pour mieux se repérer puis levant sa lampe à huile devant les yeux, elle ouvrit une petite porte qui permit à son souffle d'éteindre la flamme qui les accompagnait depuis quelques minutes déjà. Laissant l'obscurité les entourer, elle prit quelques secondes à laisser ses iris s'habituer à la faible luminosité de la lune puis reprit son chemin, tranquille.


Elle laissait la discussion se poursuivre, mais ne savait pas comment aborder le point crucial à connaître en arrivant sur cette île. Elle écoutait d'une oreille les réponses du jeune homme, puis finalement elle demanda :
« Avez-vous de la famille qui vous attendrait quelque part ?... » elle ne poursuivit ni ne justifia sa question, préférant évaluer l'état de stress que cette seule question engendrerait sur le garçon pour ensuite en déduire la meilleure manière de lui annoncer... a moins qu'elle ne laisse ce plaisir à la mairesse.

"Comment ne pas être reconnaissant ? Vous m'avez secouru, guidé et vous vous apprêtez à me conduire dans un village, qui plus est abrite une auberge, je ne peux que vous remercier."
Tout en suivant Fanellia sur la plage, Olek ralentit le pas pour se permettre de jauger la demoiselle. En apparence, elle n'avait pas peur de lui. Ce détail le chiffonnait, ils étaient seuls, il était armé, mais elle n'avait pas l'air d'être inquiète. Olek se jura que finalement, bien qu'en bonne compagnie, il resterait sur ces gardes.

"Par delà les mers, ce trouve une contrée qui porte le nom de val boisé. A mon départ, cette région venait de sortir d'une guerre, guerre à laquelle j'ai participé". Espérant impressionner la belle, Olek se lança dans des récits incluant le sauvetage de paysans, l'attaque d'un convoi, ou encore ses qualités d'éclaireurs. Evidemment, il fit impasse sur la raison de son renvoi.
Cependant, un détail ne lui échappa pas. Apparemment, beaucoup de personnes c'étaient échouées sur l'île, il n'était donc pas le seul.

A ce moment là, Fanellia souffla sur la flamme de la lampe.
"Pourquoi éteindre la lampe, nous risquons de nous perdre sans une source de lumière?"
En réalité, la perte de lumière ne l'embêtait guère, ses yeux lui permettaient largement de ce repérer dans l'obscurité grandissante. 
Préférant changer de sujet, Olek conta ses pérégrinations à bord de l'aquila, et comment il avait fait la connaissance de Brankignolot, le capitaine. 

A la fin de son récit, Fanellia lui posa une question qui le déstabilisa.
"Comment le savez vous? Il se trouve en effet que mon départ avait pour but la recherche de ma mère. Je n'ai que peu de souvenir d'elle, mais une femme aux yeux violets et aux cheveux argentés aurait été aperçu à Dross Delnor. Mais comme vous pouvez le voir, je ne suis pas arrivé à destination. Mais assez parlé de moi, dite moi Fanellia comment êtes vous arrivé sur cette île? Avez vous une famille? Parlez moi un peu de vous". 

C'est en écoutant les bien maigres réponses de Fanellia que le désastre se produisit :
"BBRRRbbrrr... Mille excuses, je crois bien que mon petit séjour dans l'eau m'a ouvert l'appétit".
Espérant ne pas passer pour un ventre sur patte, Olek se mit à espérer que le village ne soit pas loin. Après tout, cela faisait un petit moment qu'ils marchaient sur la plage.

Fanellia suivait la discussion, hochant parfois de la tête ou laissant quelques « humhum... » de circonstance passer ses lèvres. Olek était un soldat, en partance pour une destination bien précise mais que hélas elle ne connaissait pas. Le monde était-il si vaste ? Parfois elle se demandait si tous venaient du même monde... Tournant les yeux vers lui elle commenta :
« Je ne connais pas cette région... Je suis navrée, par contre je peux vous dire que le village sera certainement très heureux de vous accueillir ! Les soldats ne sont pas monnaie courante ici, beaucoup ne sont que des gens de la terre... »
Ecoutant ses faits d'armes avec attention, gloussant parfois lorsqu'elle percevait quelques exagérations de sa part.

Ne faisant rien de plus elle continua :
« Non ne vous en faites pas, je connais parfaitement les environs, mais nous approchons de la palmeraie et la lumières pourrait attirer certains prédateurs. Contentez-vous de bien me suivre car des pièges sont posés un peu partout... » Lui souriant doucement, elle avait reprit sa marche se contentant de jeter des regards alentours pour vérifier leur sécurité. Le sujet épineux de la famille fut abordé et cette fois elle décida de lui révéler la vérité :
« Tout le monde a une famille je crois... l'important est de savoir à quel point on y tient... parce qu'ici il est impossible de la revoir... » Beaucoup plus hésitante sur ses mots, on pouvait sentir qu'elle ne cherchait à ne pas le brusquer, marquant un léger temps elle finit par lui avouer :
« En vérité jusqu'ici nul n'a trouvé le moyen de partir de cette île... Moi-même j'y réside depuis des années. » Elle avait enchaînée rapidement sur sa personne n'ayant pas vraiment le courage de le voir s'énerver ou s'effondrer face à cette triste nouvelle.


« J'ignore si j'ai de la famille en dehors de cette île... Je suis amnésique, je sais seulement mon nom qui est la seule chose que j'ai pu dire à ceux qui m'ont retrouvés. » Elle secoua la tête puis compléta :
« Je suis sans doute un peu plus chanceuse que d'autre en un certain sens, on ne ressent pas de manque quand à ce qu'on ne connaît plus. »
Le ventre d'Olek routrouilla. Haussant un sourcil le jeune femme secoua la tête tout en l'excusant :
« Ne vous en faite pas... attendez... » Accélérant un peu le pas, ils arrivèrent en bordure de palmeraie puis longeant un peu les arbres, elle finit par se stopper :
« Bien... Attendez-moi ici... » Se défaisant de son châle, elle le posa puis grimpa de manière agile dans l'arbre allant récupérer quelques mangues. Les laissant tomber dans le sable, elle redescendit ensuite, sautant çà pied joint dans le sable :
« Si messire veut bien se donner la peine... » dit-elle dans une révérence curieusement bien exécuté avant qu'elle ne récupère son châle. Elle lui laisserait quelques minutes pour se sustenter puis reprendrais la route, beaucoup plus alerte et silencieuse sur la suite du trajet.

Le village était donc situé au delà de la palmeraie, celle-ci même protégée par des pièges. Cela expliquait le cri d'agonie qu'ils avaient entendu plus tôt.  
Continuant à marcher, Olek écoutait attentivement Fanellia.
"impossible de la revoir ; nul n'a trouvé le moyen de partir de cette île."
Ces mots lui fit l'effet d'une lame au travers du corps. Jamais il ne reverrait son père, sa quête dans la recherche de sa mère était donc veine?

Non, il ne pouvait pas l'accepter, il n'allait pas baisser les bras maintenant, pas après toute ces années. Ne voulant pas s’apitoyer sur son sort devant une dame, Olek encaissa la nouvelle stoïquement et silencieusement. Des dizaines de questions le tiraillaient, mais préférant les garder pour plus tard, il écouta Fanellia, la remerciant silencieusement d'avoir détourné la conversation sur elle, évitant ainsi un long silence gêné.

Le bruit que fit son ventre, détourna une nouvelle fois la conversation sur un sujet plus festif, mais pour le moins primordial.
Après s'être excusé, Olek fut surpris de voir la jeune fille enlever son châle, et grimper agilement à un arbre, où elle décrocha quelques mangues qu'elle fit tomber sur le sable.
Ne pouvant détacher le regard de la demoiselle, Olek se mit à contempler ses gestes, ses mouvements et surtout ses jambes, que sa robe ne protégeaient plus.
Rougissant légèrement, Olek la remercia de sa bienveillance, mais aussi du spectacle qu'elle lui avait offert.
"Un peu de bonheur dans tous ce malheur ! Je vous remercie encore pour ces fruits, mais j'en déduit donc que le village n'est pas encore proche. La nuit se fait sombre, ne vaudrait il pas mieux monter un camp pour la nuit? Nous reprendrions la marche au levé du soleil. Je sais que la zone est dangereuse, mais je commence à fatiguer et j'ai besoin de méditer sur ce que vous avez dit tantôt. Un feu pourrait tenir à distance les animaux, et vous pourriez dormir tranquille, je veillerait sur vous.
Qu'en pensez vous ?  
Tout en regardant Fanellia dans les yeux, il lui fit son sourire charmeur, celui qui lui avait probablement couté sa place dans l'armée, en espérant que la belle accepte. Mais la détermination était une particularité assez forte chez la demoiselle, Olek avait pu l'entrevoir à mainte reprise dans son regard. Il ne serai pas facile de lui faire changer d'avis, dans le cas d'un refus....

Fanellia avait tranquillement confirmé les propos du jeune homme :
« En effet le village est encore à plusieurs heures de marche ! » Regardant autour d'eux, elle fit quelques pas pour aller s'asseoir dos contre un large tronc d'arbre couché à même le sol. Tirant sa jupe sur ses jambes de manière à se couvrir, elle lui laissa la liberté de la rejoindre pour qu'il puisse jouir de son repas.

En revanche la suite du discours ne plus pas vraiment à la jeune femme :
« Etes-vous vraiment si fatigué ? » demanda-t-elle septique. Ennuyée, elle finit par lui avouer franchement :
« La plage n'est pas sûre... la palmeraie encore moins. Je doute qu'allumer un feu soit une bonne idée, il va au contraire attirer les plus gros prédateurs. Les animaux ne sont certainement pas de la nature que ceux de votre terre natale. De plus je ne vois pas l'intérêt pour vous de me veiller si vous êtes si fatigué ? » remarqua-t-elle tranquillement
« Nous ferons des pauses si vous en avez besoin mais pour notre sécurité à tous les deux nous ferions mieux de continuer à avancer... je suis désolée. »

Elle jugerait durant le trajet s'il avait besoin de vraiment s'arrêter alors elle le mènerai chez elle à contre cœur. Elle ne connaissait pas cet homme et elle craignait qu'un membre de la rébellion fasse irruption chez elle. Olek n'avait pas semblé différent du commun des mortels et elle ignorait tout de son point de vue sur les êtres magiques, alors mieux valait rester prudente. Lorsqu'il eut finit de se restaurer, elle demanda toujours alerte à son environnement :
« Etes-vous prêt ? »

Olek rejoignit Fanellia près d'un arbre affaissé au sol pour se restaurer. Les mangues avaient un délicieux goût sucré, avec une petite pointe d'acidité. Jamais auparavant, il n'avait gouté de fruit possédant une telle saveur.
Tout en écoutant les remontrances de sa bienfaitrice, Olek, le regard rivé sur les vagues, laissait son esprit vagabonder. Le ciel étoilé faisait scintiller l'océan. Olek, ayant habité à proximité d'une forêt n'avait jamais eu l'occasion de contempler l'océan, même lors de son voyage a bord de l'aquila, jamais il n'avait pu apercevoir une telle splendeur.
Même si l'île n'était pas sûre, elle possédait à n'en pas douter un certain charme, des paysages que l'on pourrait qualifier de "magiques" se dit il.

Revenant au présent, Olek contempla le visage de sa compagne. Se qu'il y vit ne lui plaisa guère.
Apparemment, son idée de campement était tombé à l'eau, en même tant que son sourire. Ne voulant pas ennuyer plus que nécessaire la demoiselle qui l'avait déjà accueilli et guidé, et ne pouvant rien lui refuser, Olek se plia à sa volonté.  

"Vous avez raison, pardonnez moi. Je suis là, à ne penser qu'à moi, alors que je nous met peut être en danger. Et puis, cette petite pause frugal ma redonner assez de force pour quelques heures je pense. Cependant, je doit dire que je suis encore sous le choc. Personne n'a jamais réussi à quitter cette île? J'ai aperçu un phare près de la plage, n'y a t'il aucun ports, aucun bateaux?
Sans attendre la réponse, Olek enchaina :
"Bon ne perdons pas une minute de plus, après tout un bon lit nous attend au bout du chemin. Je me suis suffisamment restauré, voulez vous le dernier fruit?" demanda-t-il en lui tendant le fruit en question. "La route sera longue et il vous faut aussi prendre des forces.
 
Reprenant la route, Olek demanda :
"Je sais que je ne connait pas grand chose de vous et vis versa, mais cela vous dérange-t-il si on se tutoie, je n'ai jamais été a l'aise avec les politesses."

Les minutes défilèrent sur un silence pesant, Fanellia ouvrant le chemin, Olek perdu dans ses pensées, la suivant de près. Seul son épée tapant contre sa jambe et le son des vagues donnaient à la nuit un semblant de vie.
Enjambant un arbre mort, Olek se dit que la nuit allait être longue...

Fanellia s’était relevé et avait repris le chemin dans un léger sourire :
« Je suppose que se tutoyer ne fera de mal à personne… » avait-elle curieusement répondu comme si sa proximité pouvait se révéler être nuisible à quelqu’un.
S’enfonçant maintenant dans la palmeraie elle se décida enfin à lui répondre, reprenant sur un ton plus amical comme pour adoucir le choc du naufrage et la frustration du refus que l’inconnu nouvellement arrivé venait d’essuyer.

« Beaucoup ont essayé, personne n’en ait jamais revenu vivant. Parfois on retrouve leur corps, parfois non… » elle secoua la tête :
« Avant il y avait quelques scientifiques, mais leur soif de savoir leur a été fatal. Ceux qui ont tenté une fuite par le ciel se sont vu prendre par des vents contraires et déchirés par leur chute… quant à ceux qui sont passés par la mer… la barrière de corail ne leur fut guère plus douce. »
Ecartant les larges feuilles qui encombraient le passage, elle se faufilait dans la végétation qui se faisait plus dense par moments, devant parfois user de toute son agilité pour passer. La demoiselle semblait faire pas mal de détours inutiles, mais sûre de son chemin, elle évitait soigneusement les pièges posés par les villageois. Après plusieurs heures de route une odeur de fumée flottait dans l’air et arrivés à l’orée de la forêt, Fanellia s’arrêta sous le couvert des arbres.

Désormais, une longue route sinueuse s’étendait à travers champs jusqu’à rejoindre les sombres remparts qui se dessinaient à l’horizon :
« Te voilà arrivé. Il te suffira de crier aux gardes que tu es naufragés et ils t’escorteront jusqu’à l’auberge. Pense bien à te faire recenser à la mairie dès le lendemain matin. » Elle se tourna vers lui dans un sourire et lui annonça comme si toute cette situation était des plus naturelle :
« Je ne peux pas aller plus loin. Je n’ai pas droit d’entrée au village ces jours-ci. Portes toi bien et si tu as un jour besoin d’aide n’hésite pas… je n’habite pas très loin de l’orée de la forêt. » Se tournant, elle lui indiqua du doigt une direction sûre, puis lui tendit la main pour lui signifier leur au revoir. Elle le regarderait partir, puis s’en retournerait elle-même chez elle par la suite.

[hrpg : Voilà j’ai un peu avancer les choses pour cesser de te bloquer, Désolée pour le temps de réponse… Impardonnable…]