Jelhal approcha de la lumière, là a travers elle il vu une silhouette. Intrigué par ce qui était entrain de se passer devant lui, il ne pu s’empêcher de s'approcher vers la lumière. Arrivé à quelques métres de celle-ci, alors qu'il voulu s’arrêter se sentant à une distance raisonnable de la source de sa curiosité, ses pas ne voulurent plus s’arrêter. Il était comme aspiré par la lumière, quand il arriva à son niveau il perdit connaissance. Quelques secondes plus tard, ou peut être après plusieurs heures, il ouvra les yeux. Le jour semblait s'être levé depuis quelques heures maintenant. Tout autour de lui avait changé, il entendait un bruit, de l'eau ? Pourquoi entendait il de l'eau, la rivière la plus proche était au moins à une demi heure de marche. Il regarda autour de lui, c'était la mer qui l'entourait. Jelhal n'avait jamais quitté son village, il n'avait vu, ou plutôt il avait lu ce qu'était la mer que dans ses bouquins. Il ne se posa pas de question et alla toucher l'eau, elle était froide, il la goutta et comme il l'avait prévu elle était salée. C'était donc bien la mer et non pas un lac. Jelhal retira ses chaussures, pour sentir la sensation du sable mouillé sous ses pieds. C'était quelque chose de tout à fait nouveau pour lui. Il resta là, assis plusieurs minutes à observer la mer avant de se demander comment il allait rentrer. Il se retourna, mais la lumière avait disparu, en fait elle n'avait jamais été là depuis qu'il s'était réveille. Soudain, l'idée qu'il était perdu lui traversa l'esprit. Il se mit à pleurer timidement, ne sachant que faire. Il retourna à l'endroit exact ou il avait repris connaissance, cherchant un indice sur ce qui avait pu l’emmener ici. Mais il du se résoudre à son premier constat, il n'y avait rien qui pouvait justifier ce qui venait de ce passer. Le jeune homme regarda autour de lui, scrutant l'horizon à la recherche de vie. Il remarqua une forme au loin, une forme humaine. Ne sachant pas de qui il pouvait s'agir, il décida tout de même de se diriger vers cette personne. Il avançait, lentement, espérant trouver des réponses et du réconfort.

PNJs déterminés ici => Jet de dés

La nourriture s'était faite rare depuis que la tempête avait rabattu l'île de ses vents et de ses grêles. La musique qu’Élisa jouait n'était plus assez payante en ces temps durs... Les services qui s'échangeaient étaient d'avantage de l'ordre de la survie et que du divertissement.

Ceux qui venaient entendre les crissements mélodieux de son instrument s'étaient fait trop rares pour lui permettre de se nourrir convenablement.

Comme de nombreux sans abris, la jeune femme partie en quête désespérée de fruits ou de créatures dans la forêt. Armée d'une lame courte elle préféra tenter l'impossible et repasser derrière ceux qui l'avaient devancé dans leur quête. Cheminant entre les troncs d'arbres abimés elle se laisse gagner par le désespoir au bout de quelques heures. Son estomac grinçait de faim et du la laisser s'assoir sur un rocher pour la voir se lamenter.

Alors qu'elle se redressait en soupirant, tenant son ventre entre ses bras elle perdit son regard devant elle et avorta un soupir. Ses yeux se figèrent sur des traces dans la boue. C'était la première fois qu'elle voyait une piste! Elle qui n'avait aucun talent de chasseur se sentit prise d'un courage excitant. Elle se redressa et suivit les imprimés contre la terre, tournant avec elles autour de certains arbres... avant de croiser l'auteur de ces pattes.

La jeune femme se stoppa en même temps que l'animal, échangeant tous deux un regard interdit. La truffe de l'elkolf se redressa en sondant l'air sans la quitté des yeux, puis il détala à pleine allure. Élisa se laissa surprendre et s'élança à sa suite, manquant de glisser à son départ. Elle couru derrière l'animal qui se faufilait entre les troncs et les branchages, disparaissant quelques secondes derrières de larges touffes de feuilles avant de reparaitre, oreilles rabattus et arrière train rond.

Il avait sa taille adulte, celle d'un louveteau. Son pelage gris lui faisait porter un masque noir autour des yeux et des chaussettes au bout des pattes. Ses bois longs d'une vingtaine de centimètres accrochaient sans grande résistance les herbes hautes sur son chemin.

Les embruns de la plage ne tardèrent pas à se faire sentir et l'orée de la forêt fit vomir les deux silhouettes dans leurs courses. Surpris par ce découvert au dessus de sa tête l'animal vire subitement de bord sur le sable et retourne dans les bois, laissant Élisa glisser sur la plage et le perdre de vue.

Étalée sur le flanc elle frappa le sable du poing:

"Ha fait chier!" Pesta-t-elle. Prenant le temps de se relever elle abandonne l'idée de sa poursuite. Essoufflée, la jeune femme époussette son pantalon fin de la poussière qui s'y accroche. Percevant un mouvement dans son champ de vision, Élisa redresse le visage et détourne son regard sur un jeune garçon qui s'approche. Ne reconnaissant pas son visage elle le laisse venir à elle d'un air méfiant.

Jelhal arriva au niveau de la personne qu'il avait aperçu plus tôt. Il s'agissait d'une femme plutôt grande et assez bien habillée. Toutefois ses vêtements étaient quelques peu poussiéreux, comme si elle s'était roulée sur le sol. Cette présence féminine calma les angoisses du jeune garçon, qui voyait certainement en cette femme le trait protecteur de sa mère.

Étant d'une nature quelque peu insouciante, Jelhal engagea rapidement la discutions sans vraiment prendre la peine de se rendre compte d'à qui il avait affaire. Cette personne aurai très bien pu être la reine qu'il ne s'en serait pas rendu compte.

« Bonjour, vous sauriez pas où on est ? J'étais juste devant chez moi, et puis y'a eu cette lumière et maintenant je suis sur une plage! C'est vous qui avez fait ça ? Vous faites de la magie ? »

Jelhal avait pleins de question en tête mais il se rappela ce que lui avait enseigner son professeur. S'il voulait avoir des réponses à ses questions, il devait prendre le temps de les poser clairement. Le jeune garçon regardait fixement celle qu'il prenait pour une magicienne. En effet ses vêtements lui faisaient un peu penser à ceux que portaient les sorcières dans ses livres d'histoire. Mais elle n'avait pas l'air d'être une mauvaise sorcière, après tout elle était jeune et n'avait pas de verrue sur le nez. Se rappelant de se détail sur les sorcières, Jelhal dévisagea la femme regardant avec insistance son nez, sans vraiment s'en cacher. Il prenait presque ça comme un jeu et sorti d'un air amusé :

« Vous êtes pas une sorcière ! Les sorcières elles ont un vilain nez et des verrues ! »

Jelhal continua ensuite de fixer l'étrangère, gigotant, ne pouvant cacher son empressement d'entendre une réponse.

La jeune femme hésita à reculer d'un pas devant l'approche de l'étranger, se contentant de le fixer avec de grand yeux noirs écarquillés. Lorsqu'il s'exprima elle tint grande ouverte son attention, le jugeant d'un regard rapide et presque froissé à sa première remarque. Elle le trouvait culotté de ne pas se présenter en venant à elle, l'excusant rapidement en le pensant nouvellement arrivé et légèrement... déboussolé? C'était le cas de tous les naufragés qu'elle avait pu rencontrer, alors elle pouvait bien lui pardonner son manque de civisme. Mais son outrage vira à des théories vaseuses, accusant presque la demoiselle d'être l'auteur de sa déroute en la qualifiant de sorcière!?

"Non..." fit-elle d'un air désabusé par le propos qui l'accusait. La conclusion qu'il eut à son encontre, sur un trait physique l'innocentant, lui fit révulser les yeux et se détourner d'un pas. Elle se ravisa en revirant rapidement son visage et son regard sur le sien, le foudroyant d'un œil.

"Vous avez quel âge mon bel ami... Vous parlez comme un enfant mais vous n'en avez pourtant pas l'air à ce point. Les gens du monde dont vous venez sont-ils tous comme vous?" lâcha-t-elle d'un air agacé. Puis elle soupira pour se tranquilliser, se retournant finalement vers lui en massant ses yeux.

"Vous êtes sur Islaberu... une île perdue au milieu de nul part. Il y a un village à une journée de marche d'ici..." Dit-elle en pointant du pouce dans son dos, une direction hasardeuse vers la forêt de palmiers.

Jelhal bien que peu observateur en se qui concernait les gens, se rendit vite compte que son attitude énervait la jeune femme. Son comportement lui était familier, ne pouvant s'empêcher de penser à haute voix :

« Rho … On dirait le prêtre, toujours à me faire des remarques sur ce que je faisait, sauf que lui il était plus drôle. Mais bon, c'est pas grave. Il m'a déjà dit que je devais faire attention à comment je parlais aux inconnus. Alors je crois qu'il a dit qu'il fallait que je dise mon nom, et qu'il fallait pas dire ''tu'' alors moi c'est Jelhal. Et comme vous le demandez j'ai 17 ans, je ne sais pas si tout le monde est comme moi, j'ai pas trop l'habitude de voir du monde. A part les vieux au villages, mais c'est pas pareil eux ils sont a moitié sourd de toute façon. Et puis je comprend pas trop pourquoi vous me parlez de mon monde, c'est aussi le votre, vous êtes bizarre quand même. »

Après un léger soupire, la femme annonça à Jelhal qu'il était sur une île perdue, lui indiquant un chemin pour se rendre au village. Le jeune homme regarda la direction indiquée l'air inquiet. La forêt ne lui inspirait pas confiance, et encore moins si il devait y marcher une journée entière seul. Partout au village on lui avait dit qu'il ne fallait pas aller dans la forêt, sans quoi les démons l'attaqueraient. Mettant ses mains sur ses hanches, regardant le sol il répondit :

« Comment j'aurai pu atterrir sur une île ? Et puis vous me demandez d'aller dans la forêt alors que y'a pleins de démons là-bas. Je vois pas d'Eglise en plus d'ici, c'est dangereux il faut pas rester trop longtemps. Le prêtre m'a dit que si je devais traverser une forêt je devais le faire avec un adulte, donc vous voulez bien m’amener au village s'il vous plaît ? Je pourrais recoudre vos vêtements si vous m'accompagnez ! »

Jelhal n'osait plus vraiment regarder la jeune femme dans les yeux depuis que celle-ci lui avait jeté un regard glacial. Déjà elle n'avait pas eu peur en le voyant ; la plupart des gens prenaient peur la première fois qu'il le voyaient, le traitant de démon, ou même de vampire à cause de ses yeux rouges et de sa peau blanche.

"Ha ne me parlez pas de prêtre..." répondit au tac-o-tac la jeune femme, détournant le visage en croisant puis décroisant ses bras devant-elle d'un geste la débarrassant de ce 'mot'.

La jeune femme soupira en entendant la suite de son premier discours, y répondant d'un ton lasse.
"Hé bah moi c'est Elisa et... roh et puis zut!" commença-t-elle en envoyant jeter un blocage par dessus son épaule de l'avant bras. "Vous z'êtes pas sur votre monde sur cette île, parce que d'où que vous puissiez v'nir y'a très peu de chances que je vienne de la d'où vous v'nez... Ça peut paraître difficile à croire mais les gens qui atterrissent sur cette île viennent d'époques et de mondes différents.
Si vous avez jamais voyagé, vous allez croisez beaucoup de peuples d'un coup dans le coin..." termina-t-elle sans le regarder, haussant les épaules.

"Des démons?" S'exclama-t-elle en reculant d'un pas devant le jeune garçon, qui qualifiait la forêt d'une façon trop similaire à certains dans le village.
"Qu'est-ce que vous pouvez en savoir, vous! Qu'y'a des démons là-bas!" Appuya-t-elle en dodelinant de la tête d'un air arrogant. Soupirant avec plus de force elle se résigna à l'accompagner. "Ça va! J'vais vous emmener, mais n'parlez pas de démons ici!" Se détournant de lui pour ouvrir la marche elle ronchonna pour elle-même:
"C'pas possible d'en arriver à des extrémités pareilles, a qualifier de démoniaque tout ce qui n'est pas connu... grrreuh!" grogna-t-elle en même temps que son estomac.

La voûte nuageuse du ciel soufflait un vent fort et soutenu sur la plage... néanmoins moins virulent que les jours passés et qui avait aplatis de nombreux arbres dans la forêt de palmiers.

La jeune femme semblait de plus en plus agacée des paroles de Jelhal. Elle se présenta au nom d'Elisa avant de s'énerver contre le jeune homme, comme-ci il avait dit quelque chose dont il ne mesurait pas l’ampleur. Elle accepta de le mener au village à la condition qu'il ne parle plus de démons. Alors qu'elle réprimandait Jelhal, l'estomac d'Elisa se mit à gargouiller. Comme si même son ventre était énervé. Fidèle à lui même le jeune homme lança un « Graaaouuhhh ! » quelque peu moqueur.

Le vent soufflait fort, sifflant dans les arbres de la forêt. Les deux individus commencèrent finalement à marcher dans un silence presque religieux. Jelhal lui, scrutait les environs émerveillé par chaque plante, chaque insecte et par la beauté des environs. Il n'avait jamais rien vu de tout ça, il n'avait fait que les imaginer en lisant certains livres sur la faune et la flore. La réalité était bien plus surprenante, les odeurs et les bruits environnants décris dans les livres, prenaient soudain toutes leurs couleurs. Apercevant une montagne rocheuse au loin il demanda :

« Vous pensez qu'y'a un dragon dans la montagne ? J'ai lu que dans les montagnes y'avait des trésors gardés par des dragons qui crachent du feu ! … »

Jelhal avait lu beaucoup de contes, mais le prêtre ne voyait pas ça d'un très bon œil. Il avait donc pris l'habitude de les lires en cachette une fois rentré chez lui. Prenant ce qui y était écris comme de réels histoires d'exploration. Parfois il racontait certaines de ses histoires à ses parents, qui le félicitaient à chaque fois. A vrai dire ni ses parents, ni même leurs propres parents ne savaient lire. Leurs connaissances étaient assez réduites et obscurcies par la religion, ne leur permettant pas d'avoir de jugements pertinents sur ses histoires.

"Moquez vous..." lâcha Elisa d'un ton blasé à la réplique de Jelhal sur le bruit de son estomac. "Vous ferez bientôt le même bruit! Il n'y a plus grand chose à manger sur cette île, depuis que nous avons été balayé par une tempête... Ceux qui ne chassent pas auraient intérêts à se rendre utile pour aider à reconstruire le village et pouvoir profiter du savoir faire de certains..."

La voûte végétale des palmiers s'étendait désormais au-dessus de leur tête, les pieds chahutant les longues feuilles de fougères épaisses et hautes. Au abord de quelques trouées célestes, provoquées par la chute d'arbres agrandissant des clairières déjà présentes, Jelhal remarque la chaine de montagne découpée par d'épais nuage sombre.

"Un dragon..." se contenta de répéter la jeune femme marchant devant. Soupirant elle ajouta: "Ouais sauf qu'ici on est pas dans un bouquin et qu'à par un volcan crachant du feu, y'a pas de dragon à ma connaissance là-haut. Mais vous pourrez toujours aller vérifier si ça vous chante..." lui proposa la jeune femme en se retournant pour lui offrir un large sourire ironique, irritée par sa faim qui fit à nouveau vibrer son ventre.

Alors qu'il avançait à nouveau en silence, un mouvement passa rapidement devant la jeune femme, secouant les feuilles et les branches basses. Un elkofl file juste devant les pieds de la jeune femme qui croit halluciner avant de réagir.
"Ho! Te r'voilà toi!!" Sursauta-t-elle en reprenant sa lame en main pour lui courir après... Se souciant d'avantage de sa faim dans l'instant que du naufragé dans son dos.

Elle enjamba un tronc, puis deux, puis trois au pas de course, suivant la créature qui se sentit prise en chasse. Se penchant en avant pour espérer attraper sa queue, fouettant l'air derrière lui, la jeune femme trébuche et s'étale contre la terre, face la première.