Les rivages du renouveau

Le voyage allait bon train.
Ballotée par la diligence, la jeune femme se souvient parfaitement de la magnifique vision offerte à sa vue depuis la falaise qu'ils étaient en train de traverser, bordant l'océan de Vor. C'était la première fois qu'elle le voyait et ne pouvait en décrocher les yeux d'émerveillement. Combien d'espèces vivantes pouvaient bien régner là dedans ? Dans cette étendue d'eau sans fin ? Perdue comme elle l'était dans sa contemplation, la jeune femme n'entendit pas son frère commenter l'étroitesse du passage qu'ils s'apprêtaient à emprunter. Les minutes filèrent sans embuche, puis un léger tangage les interpella, suivit d'un choc, puis un autre.

« Qu'est-ce que... »

Hélas sa phrase ne trouvait pas de fin qu'une brutale secousse la projetait contre son frère avec un gémissement, manquant de l'assommer au passage. Chacun se prit à rouler des yeux effarés pour tenter d'apercevoir quoique ce soit mais en vain.
Un nouveau choc. Le hennissement de panique du cheval de trait tirant le véhicule fini de provoquer une frayeur générale, le conducteur cria quelque chose. Et tandis que, dans les bras l'un de l'autre, aucun n'osait plus bouger; tout à coup ils sentirent la diligence se soulever, rouler sur le bord de la falaise  se projeter dans les airs puis tomber, tomber...tomber.
Par chance, les rocailles furent évitées de justesse laissant allez le véhicule rencontrer l'eau salée avec une force inouï.
Là dans l'eau glacée, il fallu lutter pour sa survie. Juste avant de perdre conscience, elle chercha son frère en vain, les flots les avaient séparés... un cri bestial se répercuta faiblement, puis plus rien.
L'océan eut tôt fait de l'engloutir, avalant sa fragile carcasse. Mais contre toute attente, ce n'est pas aux portes de la mort qu'il la conduisit, mais sur une plage lointaine et inconnue.

Lorsqu'elle émergea, ce qui la frappa en premier lieu fut l'étrange sensation du sable fin sur lequel elle reposait inerte. Petit à petit, prenant conscience du monde qui l'entourait, elle se redressa tant bien que mal...chacune de ses vertèbre craqua lentement, l'une après l'autre,  mesure qu'elle se redressait, comme si l'état miteux dans lequel se trouvait la jeune fille n'avait que trop duré.
Encore un petit peu sonné la demoiselle observa son nouvel environnement...qu'il était étrange...si peu familier ! Bien loin du paysage austère de son pays natal. Alors qu'elle sentait poindre en elle les prémices d'une flopée d'interrogation, quelques part dans son esprit s'affiche la vision de son frère, luttant seul contre les flots, sous forme de bête. Etait-il encore en vie ??? Avait-il échoué ici lui aussi ? Et puis d'abord, quel était cet endroit...?

L'esprit vaporeux, Danaé faisait ses premiers pas mal assurés sur la plage...

Le long du rivage, plus loin, dos à Danaé et surtout face au vent, une fine silhouette semblait se découper. Celle ci ornée d'une crinière blondie par le soleil, se baissait régulièrement pataugeant dans les vagues et les trous d'eau de la plage. La marée se faisait basse... C'était l'heure où Fanellia avait l'habitude de faire sa récoltes d'algues médicinales. Elle devait augmenter ses stocks... Empyrea semblait possiblement intéressé par ses potions et autres grogs... elle ne devait pas laisser passer cette occasion de gagner un peu d'argent qui lui permettrait peut être de s'acheter un peu de viande... et qui sait... de revoir Big ?

Elle aimait ce grand bonhomme tout en muscle et en gentillesse. Pour sûr lui ne se laisserait pas embêter par les gens du village ! En parlant de ça, elle devrait aussi aller voir le forgeron... Gurdil... elle aurait bientôt besoin de faire renforcer la chaîne qui tenait son médaillon autour de son cou... les années passant, l'air et le sel de l'eau commençaient sérieusement à l’abîmer ! Elle se demandait combien tout ça allait encore lui coûter... les nains étaient réputés pour leur avarie... mais lui semblait honnête...

Perdue dans ses pensées, la demoiselle répétait inlassablement les mêmes gestes, ramassant les algues gluantes pour les mettre dans des pots qu'elle transportait dans un large panier. Elle se doutait qu'un naufrage avait eut lieu... mais elle avait pris l'habitude de ne plus vérifier les cadavres... leur visage horrifié par la mort avait le don de la hanter... et en l’occurrence... aujourd'hui, elle n'était pas venu pour récupérer cet étrange bois vernis... Il brûlait sans doute mal et le crash semblait avoir été féroce.

Qu'elle immensité sableuse... Si Danaé ne parcourait pas les abords de l'eau dans un but bien précis, elle aurait alors pu en apprécier la splendeur. Hélas depuis un peu plus d'une demie heure à présent, ses yeux fatigués recherchaient en vain une silhouette familière qu'aurait pu apporter l'océan tout comme elle. Mais il n'y avait nulle trace de son frère...
Un court instant la jeune fille s'interrompit dans son errance. Lasse et encore humide de sa baignade forcée, elle écouta le bruit des flots un temps... s'imprégnant de son nouvel environnement jusqu'à ce qu'une ombre vague à l'horizon attire son attention. A n'en point douter c'était là une silhouette humaine !
Mue par un subite espoir, Danaé pressa le pas dans sa direction avec une certaine fièvre. Peu à peu la silhouette se fit plus nette. C'était une femme...la déception ne manqua pas de ralentir Danaé qui termina son parcours s'approchant telle une âme errante. La femme s'activait au bord de l'eau et ne semblait pas l'avoir vu arriver. Ce qu'elle pouvait bien faire, ça, c'était un mystère. Une multitude de petits pots remplissaient son lourd panier.

S'arrêtant à dix mètres de son dos, intriguée mais ne sachant trop comment attirer l'attention de la personne, Danaé se contenta de l'observer en silence. L'étudiant dans les moindres détails, s'attardant sur sa stature haute et svelte et ses cheveux dorés. Les gestes de la femme était machinal, signe qu'elle devait très certainement travailler de la sorte fréquemment. Cet inopiné sujet d'étude fit momentanément oublier les tracas de la jeune fille; elle aurait volontiers sorti ses crayons pour dessiner cette personne...
Mais ce dernier détail la fit sursauter. Portant la main à sa sacoche, un coup d'œil rapide lui indiqua que ses craintes étaient fondées : tout était trempé ! Ses graines, son carnet, ses crayons...tout.
Fort heureusement, hormis pour les graines qu'il lui faudrait planter au plus vite, le reste aurait tôt fait de sécher.

Puis elle n'y tint plus. S'approchant encore de quelques pas, Danaé annonça sa présence d'un petit raclement de gorge avant de murmurer :

« Euh...excusez-moi...pouvez-vous m'aider ? » un instant la jeune fille fut sur le point de s'enquérir pour son frère, mais il était probable qu'il ait muté, aussi ne prit-elle pas de risque inutile. S'il avait survécu, après tout, elle finirait bien par tomber sur lui...il n'était pas idiot. Osant sourire faiblement, embarrassée, elle poursuivit :

« Je ne sais pas vraiment quel est cet... endroit. Vous vivez ici...? »

Fanellia marchait tranquillement, plongée dans ses pensées, une vois l'extirpa brusquement de ses réflexions intérieures. Se retournant avec une moue surprise, elle haussa un sourcil en découvrant la jeune fille. Comment une aussi frêle personne pouvait avoir survécut à un aussi violent naufrage ?... Les morceaux de bois épars sur la plage ne lui permettait même pas de deviner quel type de transport elle avait utilisé au préablable.

« Oui ?... » la surprise passant, elle se reprit :
« Oui bien sûr ! Vous allez bien ?... » elle la détailla, elle avait déjà partiellement séchée, elle était donc sur l'île depuis quelques heures. La jeune fille semblait épuisée.
« Vous êtes sur Islaberu... c'est une île... » dit-elle doucement se doutant que d'apprendre aussi crûment à la jeune fille qu'il en était impossible de s'en échapper.

Aussi se retint-elle de lui donner trop d'information d'un coup. L'observant de la tête au pied, elle hésita un peu, puis finalement ajouta :
« Je m’appelle Fanellia... je vis ici depuis quelques années... il y a un village pas loin... là-bas vous pourrez sans doute troquer de l'aide... Ici tout marche au troc... mais l'auberge a pour habitude de proposer de menu travaux en échange d'un toit temporaire... »
Réhaussant son panier au creux de son coude, elle ajouta :
« Si vous vous sentez la force de marcher... je peux vous mener au village ? Vous êtes la seule survivante ? » dit-elle regardant les alentours, ne voulant pas faire dis mille fois le chemin... 

Danaé s'était attendu à beaucoup moins irrationnel que cela.

« Une...une île ?! » Dévisageant son interlocutrice avec stupeur, elle rabaissa les yeux presque aussitôt, continuant pour elle-même en portant une main songeuse à ses lèvres sous le coup de la révélation.
« J'ignorais qu'il y avait des îles dans l'océan de Vor...les cartes... » sa réflexion se fit plus intense à mesure qu'elle envisageait d'avoir put dériver sur l'eau durant une période extrêmement longue. C'était absurde, elle serait morte à l'heure qu'il est ! A moins...qu'elle soit déjà morte et ait atteint le paradis ?
Non, vraiment, c'était à n'y rien comprendre.

« Je ne suis pas sûre de comprendre les raisons de mon arrivée ici.»

D'un œil neuf elle examina les environs. Au loin la végétation promettait d'être forte luxuriante et qui sait, peut-être inconnue. Y avait-il réellement un village ici ? Si c'était le cas elle aurait pu tomber plus mal. Mais vivre en communauté n'était pas non plus une bénédiction pour les De Phyros qui avaient toujours fuit de crainte que l'on découvre leur véritable nature.
Mais la demoiselle chassa ses pensées volubiles pour en revenir aux faits lorsque la femme reprit la parole.

« Troquer de l'aide ? Un toit temporaire ? Il est donc possible de s'en allez d'ici...? Mon nom est Danaé, et je vous serai gré de m'en dire d'avantage. »

Lorsque ensuite Fanellia lui proposa de l'amener au susdits village, la jeune fille se permit une courte pose de réflexion. Ces évènements étaient sur le point de changer radicalement sa vie, ces derniers temps la fatalité semblait s'acharner sur les De Phyros. Comment allait-elle bien pouvoir partir d'ici, toute seule...? En admettant que ce soit possible. Cependant la simple idée de dormir dans une auberge revint la hérisser...et son frère, elle ne voyait pas l'utilité de mentionner qu'il n'avait probablement pas survécu.

« Il semble que je sois la seule survivante...oui... La force ? Je ne sais pas trop. Voilà une heure que j'arpente ces sables à la recherche de survivant justement, une pause n'est pas malvenue pour l'instant...Et je dois vous avouer que l'idée de loger dans une auberge, remplie d'inconnus, m'inquiète un peu...si ce n'est même très fortement. »

Un petit rire nerveux vint fleurir sur ses lèvres tandis que ses yeux prenaient la teinte de la terreur. Mieux valait jouer la carte de la jeune fille paniquée mais elle n'avait pas à se forcer beaucoup, la tête commençait à lui tourner pour de bon et elle sentait poindre un sentiment inopportun. Mais cette dame avait l'air amicale, peut-être comprendrait-elle et aurait pitié ? Assez pitié pour lui indiquer un endroit pour dormir plus excentré et moins exposé par exemple...

« Je n'ai pas l'habitude voyez-vous...je préfèrerai me trouver un coin plus tranquille. »

Puis, comme se rappelant les lois de la politesse Danaé s'empressa de rajouter :

« Mais je ne voudrai pas abuser de votre temps...vous sembliez occupée.  »

La jeune fille semblait encore épuisée de son naufrage et c'était là chose bien normale. Remontant de quelques pas la plage, elle laissa Danaé se reposer à l'abri du bord de mer. S'asseyant à ses côtés, elle laissa son panier s'enfoncer mollement dans le sable, considérant ses pots. Un sourire satisfait étira ses lèvres, elle avait atteint ses objectifs de la journée, il ne restait plus qu'à réussir à vendre quelques uns de ses pots à Empyrea !

Reportant son attention sur la jeune fille, elle se décida à lui apporter des éléments de réponse.
« Cette île n'est pas répertorié sur les cartes...Enfin c'est ce que disent la plupart des gens instruits du coin. Beaucoup peuvent atteindre cette île, mais personne n'en ai jamais repartit... Une barrière de corail entoure l'île et des vents contraires empêchent toute retraite par les airs. Je suis désolée... mais vos chance de repartir d'ici sont plus que minces... »
Elle soupira et guetta du coin de l'oeil la jeune fille, ne voulant pas le brusquer outre mesure.

La pauvre Danaé semblait vouloir ne plus la quitter. Seulement elle se voyait mal accueillir une personne de plus. Si Raistlin revenait ? Pire sous sa forme loup-garou ?... Cette personne semblait être tout à fait normale, et avec ses protégés magiques, le risque de s'attirer encore plus d'ennuis deviendrait plus que conséquent, aussi pour sa défense elle avoua :
« Le village reste pourtant votre meilleur chance... C'est là que se trouve toutes les infrastructures... et si vous avez peur pour votre personne, sachez que si vous êtes à l'auberge, en dépit des racontars, personne ne viendra vous importuner. »

Repassant une mèche de cheveux derrière son oreille, elle rajouta de manière gênée :
« De plus, je ne suis pas très bien vu au village... » elle eut une moue des lèvres avant de concéder à lui avouer :
« La magie est proscrite au village... et certains semblent penser que je la pratique. Des rumeurs disent que des êtres magiques se cachent au sein du village... mais si quelqu'un vous dénonce, vous serez automatiquement exilée... Les villageois ont peur de ce qu'ils ne connaissent pas, alors dans le doute, ils ne prennent aucune chance de se tromper. »

Elle la fixa cette fois droit dans les yeux :
« Si vous décidez de me suivre... sachez que votre intégration au village sera quasi-impossible par la suite. Je ne vis pas dans une très grande maison... et certains êtres magiques rôdent parfois autour de chez moi. » dit-elle finalement pour lui faire peur.

Assise un peu plus loin des remous avec Fanellia, Danaé savourait tant bien que mal ce répit de fortune. Elle se doutait bien que le pire était à venir. Échouer sur cette ile n'était que le commencement. Heureusement le tournis s'estompait déjà et elle pouvait en écouter que plus attentivement les recommandations de la jeune femme concernant l'ile et ses autochtones. La demoiselle n'était pas au bout de ses surprises, à en croire la femme, il n'était même pas envisageable d'espérer quitter cet endroit... C'est dans un silence glacial qu'elle se força à accueillir la nouvelle. Mais au fond elle sentit avec aigreur son souffle se coincer dans sa gorge. Qu'avait-elle bien pu faire dans une autre vie pour mériter tous ces tourments ? Déjà Fanellia continuait, enchainant sur des détails bien plus perturbants encore. Elle lui décrivit exactement ce qu'elle redoutait. La crainte de se voir poursuivre pour son statut d'anormalité. C'était là bien trop d'un coup pour les frêles épaules de Danaé qui dû lutter contre une montée de larme bien malvenues. N'avait-elle donc fuit les ennuis que pour retomber dessus aussitôt ?

Fixant le sable avec une intensité toute particulière la jeune fille se concentra. Il n'était pas question d'étaler sa peine ni qu'elle interrompe Fanellia, elle l'écouta donc jusqu'au bout, ne pipant mot, ravalant son malheur et son sentiment d'infortune. A parler de magie aussi naturellement, cette femme cherchait-elle à l'effrayer ? De Phyros se calma peu à peu, réfléchissant un instant à la situation. Jamais elle ne s'était considéré comme étant une créature magique. Son problème était génétique...non ? Même si anormal...

Mais le plus important était que Fanellia l'avait mal comprise et qu'elle ne semblait pas vouloir d'elle comme pensionnaire, d'autres personnes avaient déjà trouvé refuge auprès de sa personne apparemment. Mais de cela Danaé n'avait cure. Il n'était pas question qu'elle s'installe chez qui que ce soit. C'était instaurer là des limites bien trop contraignantes de son point de vue .

« J'ignore ce que vous nommez magie ni pourquoi les gens vous mise à l'écart, mais n'ayez crainte, je ne vous suivrez pas. » Danaé leva finalement les yeux vers son interlocutrice, lui rendant son regard; la lueur de la détermination avait remplacé son trouble. Il n'était pas dans sa nature de baisser les bras, elle était plus forte que cela.

« J'irai voir par moi même comment fonctionne la vie au village. Au risque de n'y trouver que des ennuis. »

Elle prit une poignée de sable qu'elle laissa filtrer à travers ses doigts, songeuse. Elle n'avait aucune envie d'aborder sa propre condition. C'était son secret, et les secrets les mieux gardés étaient ceux qui n'étaient pas partagés. Calmement, de sa voix douce elle reprit...

« Cependant, puisque il semble que je sois obligée de me pencher sur la question...je persiste à croire que ma meilleure chance consiste à vivre là où personne ne viendra fouiner...tout en assurant un bon contact, et avec le village et avec vous. Vous semblez en savoir long sur cet endroit, j'aimerai vraiment pouvoir vous revoir... Je pense que notre relation pourrait n'être que bénéfique. »

C'était là se baser sur l’existence qu'elle avait vécu toute sa vie. Cela ne semblait donc pas impossible à réaliser.

Fanellia avait doucement acquiescé de la tête :
« Je comprend... » dit-elle doucement :
« Une fois au village... tâchez de vous renseigner à l'auberge... j'ignore quels sont les posts disponible... mais si vous pouvez troquer votre travail contre un toit et un salaire, vous pourrez alors rapidement demander à la mairesse l’attribution d'une terre où vous pourrez rénover ou bâtir votre habitation. »

Se penchant tranquillement, elle posa son menton contre ses genoux repliés, et du bout du doigt elle traça dans le sable un plan succin du village :
« Voilà comment les choses se présentent... ici vous avez l'auberge... la marie... là l'église... mais je ne vous conseille de rencontrer le prêtre...c'est un homme qui peut sonder votre âme et qui est prompt au jugement. »
A l'écart du village elle dessina une croix :
« Ma maison se trouve ici... Vous pourrez me rendre visite quand vous le souhaitez, mais dans votre intérêt, tâchez de rester discrète sur ce point. »

Lui retournant un regard tranquille, elle lui laissa le temps d'assimiler ses informations. Fixant ensuite l'horizon, elle observa la lente chute du soleil dans le ciel. Il ne fallait pas traîner trop longtemps, bientôt il leur faudrait rentrer et se reposer.
« Vous sentez-vous la force de marcher ? Ou avez-vous d'autres questions ? »

Un pâle sourire s'esquissa sur les lèvres de Danaé tandis qu'elle songeait à ce qui l'attendait. Il allait lui falloir beaucoup de courage pour affronter ce futur si incertain ! Au moins pouvait-elle se réjouir d'être tombée sur Fanellia et non sur un sombre inconnu aux intentions malveillantes; ses informations seraient précieuses.
Déjà elle réfléchissait au travaille qu'elle pourrait obtenir...
Suivirent les dernières recommandations de Fanellia. Mentalement Danaé nota les renseignements géographique en se promettant de redessiner une carte précise plus tard, lorsque son carnet aurait séché. A l'évocation du prêtre elle fronça les sourcils. Dans son pays ils n'étaient guère appréciés de sa famille également...mais elle n'avait pas de raison d'aller le trouver...à moins que lui ne s'en vienne la trouver...?

« Je tâcherai de rester discrète et prudente. » promit-elle d'un hochement de tête. Puis, suivant le regard de Fanellia porté sur le soleil à l'horizon, elle soupira.

« Je vais bien trouver assez de force pour marcher oui. Et je n'ai plus vraiment de questions pour l'heure, mais je vous remercie de m'avoir prêté de votre temps. J'ose espérer que nos routes se recroiseront. »

Déjà elle se levait et entreprenait d'épousseter le sable collé sur sa peau et ses habits encore légèrement humide.

« A bientôt Fanellia. »

Après une petite courbette gracieuse vers la jeune femme, elle se détourna direction le village, d'un pas qui avait certes l'air fragile mais néanmoins déterminé.



(/HRP on peut cloturer là ! Merci ^^)

Fanellia la retint cependant pour encore quelques minutes :
« Attendez ! »
Elle lui fit un doux sourire et agrandit sa carte dans le sol :
« Le chemin au village est plutôt dangereux si on ne le connaît pas... Il y a beaucoup de pièges... »
La jeune fille semblait vouloir aller seul au village... et Fanellia devait bien s'avouer que cela l'arrangeait au plus haut point ! Néanmoins, face à la gentillesse de la jeune fille, elle tint à lui donner un maximum d'informations pour lui éviter tout ennuis.

« Regardez... » lui dessinant du bout des doigts des endroits-clefs, elle lui indiqua la position des plus gros pièges, la prévenant de la présence d'éventuels autres pièges. A la fin de son discours, elle marqua une pause considérant son plan, vérifiant qu'elle n'avait rien omit. Hochant de la tête tout en s'acquiesçant mentalement, elle effaça du sable les indications émises une fois que Danaé eut tout retenu puis le leva en même temps qu'elle. Récupérant son panier, elle lui dit doucement :
« Je vous accompagne au moins jusqu'à la palmeraie, c'est mon chemin. »

[hrpg: Okidoki:) Si tu as qqch a répondre fais le, sinon je bloquerai le sujet! Tu peux poster au village dès à présent!]

Elles avaient donc remonté ensembles le blanc de sable qui les séparaient de cette drôle de forêt. Arrivant à la lisière, Fanellia lui fit un sourire et lui tendit la main pour la lui serrer.
« Bonne chance Mademoiselle Danaé... que vos espérances se voient exaucées ! Nous nous reverrons... j'en suis certaine. »
La laissant doucement, elle s'était éloignée, se faufilant entre les arbres tel un petit chat, habituée visiblement à ce genre d'exercice, jusqu'à disparaître complètement.