Une expérience inexplicable

Fanellia marchait à contre-vent, vêtue d'une robe azure légère, elle marchait entre les dunes, ramassant parfois quelques coquillages qu'elle entassait méticuleusement dans un petit sac pendant à sa taille. Elle aperçut l'homme penché sur le sable et sa tête pencha légèrement de côté tandis qu'elle le détaillait. Il était doté d'une drôle d'accoutrement... un habit plus que sommaire en vérité. Elle n'avait vu ce genre de pagne que sur la plupart des ex-communiés trop pauvres et devenus trop sauvages pour continuer de faire un effort vestimentaire. Etait-il un de ces êtres qui serait revenu sur la plage? Un nouveau rebellé? Elle décida de s'approcher, mais plus elle s'approchait plus elle était certaine de n'avoir jamais croisé son visage.

S'approchant lentement, elle s'accroupit à une distance raisonnable de l'homme et dégageant son visage de quelques mèches de cheveux, elle lança doucement:
"Votre plan de l'île n'est pas tout à fait exact..." Lui adressant un sourire bienveillant, elle enchaîna:
"Je peux peut être vous aider?"
Elle le détailla un peu plus, profitant de sa proximité pour affermir son point de vue quand à l'hypothèse que cette homme était sans doute un naufragé de plus. elle se demandait d'où il pouvait venir et hésitait déjà à la conduire au village tant il semblait sauvageon.

Fanellia haussa un sourcil, cet étranger avait un accent à couper au couteau, mais néanmoins elle le comprenait comme tous ceux qui arrivaient sur cette île... elle ignorait le comment du pourquoi, mais ici, les langues devenaient universelle sauf si celles-ci relevaient d'un langage animal, autrement toute langues humaines étaient compréhensibles. Ecoutant attentivement ses paroles, elle finit par répondre:
"J'ignore ce qui a pu vous amener ici... L'île appelle des gens de toutes contrées et de toutes époques. Il y a des prédateurs ici, mais je doutes qu'ils soient du même types que ceux que vous connaissez..."
Esquissant une moue des lèvres, elle ajouta prudemment:
"D'où venez-vous?..."

Puis tentant d'adopter une autre stratégie pour abaisser sa méfiance, elle ajouta:
"Je peux?"
Elle s'était penché en avant, prenant appuis sur ses genoux et sur l'une de ses mains, tendant son doigts vers l'esquisse de l'île dans le sable:
"Je pourrais vous en faire un schéma plus précis..." proposa-t-elle, voulant lui montrer sa bonne foi.

Ne voyant pas d'objection de la part du jeune homme, la jeune fille précisa la tracé déjà fait dans le sable. Effacant quelques montagnes, dessinant une large plaine, le phare... Relevant son visage, elle répondit:
"Ne vous en faites pas... beaucoup de gens ici échouent de manière violente. Vous pouvez m'appeler Fanellia."
S'asseyant sur ses propres mollets, son regard se porta sur le soleil haut dans le ciel avant de retomber sur l'homme en proie aux rayons menaçants du soleil:
"Venez.. il faut vous vous abriter avant que le soleil ne vous brûle..."

Se redressant, elle commença à le guider vers la palmeraie puis répondit de manière douce mais assez énigmatique:
"Si vous me percevez comme étant un être spécial, j'en déduis que vous êtes vous-même plutôt spécial pas vrai?" sans répondre par la positive ou la négative, elle le laissa confirmer ou non son hypothèse avant d'en dévoiler plus. Marchant tranquillement, elle lui proposa une gourde d'eau fraîche d'un geste simple de la main.

Dreaven poussa d'un signe de la main l'offre de Fanellia :
Gardez votre eau, j'ai grandis sous l'étreinte cuisante de l'astre flambant. Elle vous sera utile bien plus qu'à moi.

Il la quitta d'un œil la jeune femme pendant quelques instants afin de mémoriser le plan en détails et répondit à sa question :

« La question est en réalité, Es-vous qui êtes spécial Fa'nelya? Ou quelque chose en vous est spécial ». Cette question s’adressait particulièrement à elle mais il continua et reprit, dévoilant sa particularité.

Il y a quelques années j'ai passé un lien d'âme avec un esprit chimère plus ou moins maléfique. C'est un pacte qui nous lie, lui est moi. Si l'âme de l'esprit meurt, l’hôte meurt et tous deux brûlerons en disparaissant dans le néant du grand vide. En revanche si mon âme reste pure et qu'elle acceptée par les dieux comme lumière éternelle dans le grand vide, je réincarnerais et l'âme de l'esprit sera lavé des péchés passés.

Tous pacte brisé, tue le possesseur du don.
Ponctuant d'un point cette parenthèse, ne voulant pas obliger sa guide à parler de sa nature magique tous de suite, il changea de sujet pour un thème plus jovial.

« Fanellia ? Etrange de nom... de là où je viens une Fa'nelya est une magnifique plante carnivore qui, grâce à ses couleurs alléchantes, dévore les plus gros animaux bernés, qu'elle estimes convenables. C'est un joli nom... ». Finit-il par résumer.

Fanellia avait de nouveau haussé un sourcil mais ne s'était pas offusqué de la réfutation de l'homme. Rangeant sa gourde, elle eut un nouveau sourire laissant entendre par un léger hochement de tête que la question de l'homme n'était pas si superflue. Marchant doucement, elle écouta sans sembler el juger l'homme qui lui révélait ses capacités. Notant tout cela pour elle-même, elle n'allait certainement pas le mener au village avec ces éléments en tête, à moins que lui n'y tienne particulièrement. Finissant par rire elle répondit finalement:
"Rassurez-vous... je ne suis pas de cette nature! Bien au contraire!"
Amusée à l'idée qu'elle puisse être assimilée à ce genre de mangeuse d'homme au sens littéral du terme, elle décida de lui donner plus de précisions:
"Vous êtes ici sur une île... Islaberu. C'est une île plutôt étrange... elle attire à elle nombreux voyageurs sans jamais les laisser repartir... Beaucoup ont essayé d'en sortir, mais nul ne les a jamais revu vivant."

Arrivant enfin sous la fraîcheur des première larges feuilles de palmiers, elle s'installa sur un tronc d'arbre couché puis continua:
"Il y a un village où les survivants se sont regroupés. C'est un endroit sûr pour quiconque est un être humain sans capacités spéciales."
Ses doigts jouèrent des replis de sa robe comme préoccupée par ce qu'elle devait lui révéler ou non:
"La présence de l'inquisiteur est en majeur partie responsable du statut si particulier de ce village. Beaucoup de gens ont peur de ceux qui sont différents et l'inquisiteur n'hésite pas à y voir le démons qu'il peut brûler quotidiennement pour impressioner son public!"
Relevant son regard sur lui, elle avoua honnêtement:
"En temps normal je vous aurait proposé d'aller au village, de cacher votre vraie nature... pour votre sécurité, mais..." elle eut un léger sourire:
"Vous semblez être un sacré guerrier... et avec les temps qui courent le village n'est plus vraiment un endroit sûr..."

Le fixant doucement, elle se demandait si elle pouvait lui en révéler plus, mais il venait de lui donner sa vraie nature, c'était déjà une preuve de taille non? Se décidant, elle parla vaguement:
"Des rumeurs courent sur une rébellion des êtres magiques pour renverser l'inquisiteur et reformer un groupe uni..." elle secoua la tête:
"Mais pour l'heure... j'ignore si une telle réunification pourrait se faire... je parle par expérience... je suis une exclue du village... enfin pour être plus précise, je suis soumise à restriction parce qu'on me soupconne d'être une sorcière, mais sans preuve valide, ils ne peuvent m'empêcher de passer au village pour prendre des vivres."
Se tournant vers lui, elle avoua enfin:
"Je ne suis pas une sorcière... je ne crois pas en tout cas. Je peux faire quelques trucs, mais c'est tout. Je peux communiquer avec la faune et je suis protégée."

(Trolls : se référencer à Troll de Troy)
La jeune femme s'était reconnue comme être spéciale mais ne semblait pas vraiment convaincue de son potentiel magique. Que voulez vous ? Les mystères le restes parfois pour de bonnes raisons...

Réfléchissant aux paroles qu'elle avait eu, Dreaven déclara :
« Il serait mieux pour moi que donc, j'évite ce village... Dommage que les humains trouvent toujours le moyen de se faire du mal à eux même et aux autres. » On y trouvent pourtant des personnes de bonne compagnie, Fa'nelya paraissait de celles là.

Voulant faire plus ample connaissance il s’essaya à coté d'elle sur le tronc au sol et s'expliqua :

« Vous savez de toute façon, malgré ma peau glabre, je ne me suis jamais considéré comme humain. Un couple de Trolls m'a adopté contre toute attente alors qu'il auraient pu me laisser aux plantes voraces ou bien me rôtir. Plus tard j'ai même été déçus d'apprendre mes vraies origines et ai renié ma race. A mes yeux j'ai toujours été un Troll, alors ce n'est pas bien grave si les humains ne m'acceptent pas comme je suis car moi, ne suis pas comme eux. »

Laissant un bémols et souriant à la jeune femme, il reprit en se grattant le sommet de sa chevelure.
« Si toute fois vous pensez que je peux m'y introduire en me faisant passer pour l'un des leurs, en passant mes exploits sous silence...
Je suis toujours curieux d'observer les gens et au pire, on me prendra pour un arriéré.»

Fanellia hocha doucement de la tête en signe d'approbation à ses propos mais n'en commenta pas plus. Le fixant avec attention, elle finit par lui donner son avis :
« Si vous ne vous sentez pas de vous intégrer au village il ne vaut peut être mieux pas prendre de risque... Au village il y a la présence d'un inquisiteur. Avec la rumeur de la rébellion, il est d'autant plus à l'affût et n'hésitera pas à faire brûler un innocent de plus pour remettre de l'ordre. »

Elle secoua la tête, se mouvant aisément dans la végétation qui se faisait plus dense :
« Restez près de moi... il y a des pièges un peu partout... » s'expliqua-t-elle avant de continuer :
« Moi-même je suis une exclue du village, je suis soumise à restriction parce qu'ils n'ont jamais pu prouver que j'étais spéciale comme vous dites. Mais l'inquisiteur attend ardemment le jour où il pourra m'enfermer pour me torturer et me faire succomber. » Cette perspective la fit frémir d'angoisse :
« Beaucoup souffrent à cause de lui... Si la rébellion arrive, les environs ne seront plus sûrs... néanmoins je peux vous montrer une bâtisse abandonnée... Elle est en très mauvais état, mais vous y seriez sûrement mieux... Pour les vivres je peux vous montrer où vous fournir en fruits et en eaux... Quand aux prédateurs, je peux vous faire rencontrer les animaux les plus pacifiques. » proposa-t-elle doucement.

Fanellia apprécia les égards du sauvageon envers elle. Hochant de la tête, elle la guida au plus près puis lui indiqua le chemin à prendre.
« Partez en direction du village... Lorsque vous verrez la fumée dans les cieux dirigez-vous vers l'ouest... vous allez longer pendant quelques temps les marais et ensuite vous trouverez quelques masures. Ma maison se trouve en lisière de la palmeraie à un peu plus d'une heure de marche de cet endroit. Si vous avez besoin de quoique ce soit n'hésitez pas... »

Elle hésita avant de le laisser définitivement partir :
« Prenez garde à vous... si la rébellion est en marche... vous ne serez pas en sécurité. »
Elle le regarda s'éloigner, lui offrant un dernier sourire bienveillant avant de filer elle-même. Traversant la palmeraie, elle rentra.